Trolldi : quelles sont les pires excuses que les entreprises pourraient avancer Pour refuser le passage à l’IPv6 ?

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Fin décembre 2017, l’Arcep a publié un état des lieux des déploiements du protocole IPv6 en France pour en suivre l’évolution de son adoption dans le temps.

L’autorité a rappelé que le protocole IPv4, utilisé sur internet dès ses débuts, offre un espace d’adressage de près de 4,3 milliards d’adresses IP. Or, le succès d’internet, la diversité des usages et la multiplication des objets connectés ont eu comme conséquence directe l’épuisement progressif des adresses IPv4, certaines régions du monde étant touchées plus que d’autres.

Les quatre principaux opérateurs français (Bouygues Telecom, Free, Orange, SFR) ont déjà affecté entre environ 85 % et 99 % des adresses IPv4 qu’ils possèdent. Un retard trop important dans la transition risque d’entraîner des conséquences néfastes, par exemple :

  • l’explosion des coûts liés à une gestion de la pénurie d’adresses IPv4 ;

  • le dysfonctionnement de certaines catégories de services.

Autant d’éléments qui soulignent une pénurie, mais également les risques encourus et qui rendent la transition vers l’IPv6 inévitable. Surtout que le protocole s’accompagne de plusieurs avantages.

Le protocole IPv6 offre un espace d’adressage quasi illimité à même de couvrir l’ensemble des besoins actuels et anticipés.

Il permet d’attribuer à chaque terminal ou nœud du réseau une adresse IP individuelle afin de le rendre accessible directement depuis n’importe quel point du réseau internet ; de façon prospective, il offre même l’opportunité d’identifier plusieurs « objets matériels ou logiciels » au sein d’un terminal ou serveur donné.

Au-delà de sa capacité d’adressage, cette nouvelle version du protocole IP intègre de nouvelles fonctionnalités permettant notamment de simplifier certaines fonctions de la couche réseau, telles que le routage et la mobilité, ou d’assurer nativement une meilleure sécurisation des échanges.

Plus largement, la transition vers IPv6 présente un fort potentiel d’innovation et de compétitivité pour la France. En offrant plus de liberté aux utilisateurs et aux éditeurs, il leur permet de s’affranchir des limitations introduites par les maillons intermédiaires et de décider des innovations de demain.

Pourtant, malgré les belles promesses de l’IPv6, l’adoption n’a pas été au rendez-vous. En effet, lArcep a retenu plusieurs indicateurs reflétant le niveau de déploiement à différents maillons de la chaîne technique sur internet, notamment : fournisseurs d’accès. L’autorité note de fortes disparités entre opérateurs : le taux de trafic basé sur le protocole IPv6 tel qu’effectivement observé par les serveurs hébergeant les contenus en bout de chaîne est de 35 % pour Free, 33 % pour Orange, et moins de 1 % pour Bouygues Telecom et SFR :

Mais qu’est-ce qui pourrait expliquer cette lenteur dans l’adoption de l’IPv6 ?

Ci-dessous, une liste d’excuses qui peuvent avoir été utilisées pour justifier le refus du passage à l’IPv6 :

  • Android ne prend pas en charge DHCPv6 ;

  • Les en-têtes plus grands sont moins efficaces ;

  • Notre DNS dynamique ne le supporte pas ;

  • Nous avons IPv6, mais nous voulons que les choses restent simples ;

  • Hexadécimale, qu’est-ce que c’est difficile ;

  • Les adresses IPv6 sont trop longues à retenir ;

  • Voulez-vous dire IPTV?

  • Bogues du vendeur ;

  • Ce n’est pas assez mature ;

  • IPv6 n’est qu’un phénomène de mode ;

  • IPv6 est plus lent que IPv4 ;

  • IPv6 n’est tout simplement pas une priorité ;

  • Il n’y a pas de piste de certification ;

  • Nous déploierons IPv6 juste après le déploiement de DNSSEC ;

  • Ne pouvons-nous pas simplement acheter plus d’adresses IPv4 ?

  • Je ne veux pas perdre la sécurité fournie par NAT ;

  • Notre équipe de veille stratégique ne peut même pas analyser les fichiers journaux IPv4.

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