Une vulnérabilité dans l’application Skype pour Android peut permettre à des personnes avec de mauvaises intentions de contourner l’étape d’insertion du code de déverrouillage de l’écran. La trouvaille est de Florian Kunushevci.
Sans qu’il soit nécessaire de déverrouiller l’écran, j’ai pu accéder à des parties du téléphone qui requièrent une authentification par empreinte digitale ou par le biais de la reconnaissance faciale et du mot de passe. J’ai pu voir toutes les photos et les répertoires d’albums, jeter un œil aux noms et numéros de la liste des contacts. J’ai même pu accéder au navigateur [via un lien saisi dans Skype] et à d’autres applications au travers de celui-ci. |
Le chasseur de bogues (qui s’est déjà fait remarquer pour s’être faufilé au sein de l’infrastructure mail des Nations Unies) a posté une vidéo de démonstration avec pourr titre : « contournement de l’authentification via Skype pour Android. »
D’après ce que rapporte le site spécialisé securityaffairs, le chercheur a découvert la brèche au mois d’octobre de l’année précédente et a prévenu Microsoft. Sur son Linkedin, Florian Kunushevci écrit : « une nouvelle vulnérabilité dans l’application Skype pour Android affectait des millions d’utilisateurs. Elle a été corrigée et la nouvelle mise à jour de l’application sera disponible dès le 23 décembre 2018. » Ceci laisse penser qu’il n’ y a plus rien à craindre pour les utilisateurs qui ont procédé au téléchargement de l’application de télécommunications de Microsoft à partir de cette date. Mais, le problème est plus complexe qu’il n’y paraît et pour bon nombre d’internautes c’est le système d’exploitation lui-même (Android) qui est la passoire.
« Certes, l’application dispose des permissions pour accéder aux fichiers, mais on s’attend toujours à ce qu’elle respecte les restrictions relatives à l’accès à ces derniers lorsqu’on y accède (dans ce cas ci par le biais d’un appel Skype entrant) en dehors de l’écran de verrouillage. Sinon ce dernier perd de son intérêt », commente l’un de ceux-ci. Il vient que ce serait le système d’exploitation lui-même qui a besoin de correctif, ce pour quoi un autre internaute s’indigne en soulignant que 80 % des smartphones ne pourront appliquer le fix.
Le problème avec l’OS de la firme de Mountain View est connu de tous : les mises à jour mettent un temps énorme à arriver aux utilisateurs finals. En mai 2017, Google a justement annoncé un changement de l’architecture du système d’exploitation pour apporter réponse à cette plainte récurrente.
Sources : securityaffairs